À l’échelle d’une exploitation apicole, la capacité d’adaptation est liée à différents aspects du fonctionnement : aux pratiques de gestion du cheptel, à des choix de commercialisation ou d’organisation. Cette capacité d’adaptation contribue à la durabilité de l’exploitation en lui permettant de composer avec un contexte variable, mais constitue également un élément de plus à considérer dans les compromis à trouver entre plusieurs enjeux de durabilité qui peuvent être antagonistes : viabilité économique, temps de travail… Pour révéler les difficultés possibles à concilier ces différents objectifs avec celui d’adaptabilité dans la gestion du renouvellement du cheptel, nous avons appliqué la théorie de la viabilité à une modélisation des principales options de gestion du renouvellement (gestion des reines, création de nouvelles colonies) et des dynamiques d’évolution du cheptel. Le modèle développé a permis d’étudier les conséquences de différentes pratiques sur la possibilité pour l’exploitation d’atteindre ses objectifs économiques et de temps de travail tout en maintenant un certain niveau d’adaptabilité. Certains choix techniques comme le nombre de reines disponibles (relativement au nombre de colonies de l’exploitation) apparaissent ainsi limiter en amont les options possibles de gestion du cheptel, voire la viabilité de l’exploitation dans certaines situations. L’adaptabilité de la gestion du cheptel apparaît donc comme une contrainte